Accueil du site > Art > Peinture > Décollage immédiat
Décollage immédiat, 3 février 2008
Toutes les versions de cet article :
Autodidacte, Laurent Binet réalise des collages. C’est un travail minutieux qui demande patience, concentration et minutie avant que toute oeuvre soit considérée comme achevée. Avec ses tableaux, Laurent Binet nous transporte dans un monde surréaliste où le temps disparaît au milieu d’objets flottants, de formes mouvantes intimes et oniriques. Détournant les objets photographiques qu’il utilise dans ses collages, Laurent Binet nous transmet des éléments de son voyage initiatique spirituel. Ses tableaux, subtils et lumineux, dessinent les contours d’univers parallèles et abstraits desquels se dégage une grande sérénité. En 1983, Laurent Binet s’installe à Toulouse et début 90, expose son travail entre la France et l’Espagne. Si ses collages sont une transposition du monde onirique par une approche philosophique, peu à peu, il s’oriente vers une autre technique, essentiellement basée sur l’encre. A l’origine de cette évolution de son travail, une rencontre.
En 1996 il remarque les chorégraphies de la danseuse américaine Carolyn Carlson. Intéressés par leur vision respective du mouvement, commence alors un dialogue entre les deux artistes autour du travail de chacun. Quelques années plus tard, invitée à visiter l’une des expositions de Laurent Binet qui se tient à Paris, Carolyn Carlson lui demande d’assister à une de ses master classe de danse dans son atelier et de réaliser des collages pendant ses cours.
Peu à peu, Laurent Binet abandonne personnages et paysages pour introduire plus de lignes de force et de matière et son besoin de traduire le mouvement de danse au plus près de l’émotion de celui-ci, l’amène à travailler d’autres approches. L’encre devient alors son moyen de prédilection pour rendre compte au plus près de l’étude du mouvement sans passer par le filtre de la réflexion. Cette volonté d’aller au cœur de l’émotion du mouvement, du ressenti direct, ce besoin de saisir le moment, l’instant se trouve pleinement satisfait et nous aussi...
Isabelle CARGOL
