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2004 semble être restée dans les esprits de chacun comme « l’Année » de l’Eté photographique de Lectoure. Quid de 2007 ?
Si l’on peut regretter le peu de prise de risques en terme de choix artistiques, il n’en demeure pas moins une sélection pointue pour un événement local.
L’hommage rendu au travail de Didier Lefèvre, l’éclairage sur les regards croisés de Fatoumata Diabaté et Camille Millerand sur la population malienne dans un espace/temps qu’un continent sépare ainsi que la nouvelle approche de Florence Carbonne d’un lieu déjà connu, autant de choix qui ne peuvent laisser indifférents.
Pour les projections uniques, la rencontre avec les artistes, la visite des lieux d’expositions, prolonger de deux jours (minimum…) les festivités confèrerait certainement une nouvelle dimension à cet événement qui le mérite.
Retour sur les coups de cœur lisartiens pour Lectoure.
Didier Lefèvre est né en 1957. Sa mort prématurée en janvier 2007 enlève au monde du photojournalisme français, une figure originale et une personnalité d’une richesse humaine incontestable. Lorsqu’il parlait de son travail, il disait :
"Avant d’être photographe, j’étais pharmacien. Spécialité biologie. Les études m’ont passionné. La pratique beaucoup moins.
En 1984, Médecins Sans Frontières m’envoie installer un laboratoire de bactériologie dans un hôpital clandestin de la guérilla érythréenne. Au retour, coup d’état au Soudan, l’aéroport de Khartoum est fermé. J’étais le seul bonhomme avec un appareil photo, l’Agence France Presse m’a acheté les photos. Plus tard, je suis retourné en Erythrée avec une équipe de cinéma.
Pour y faire des photos.
Je n’ai plus jamais refait de biologie ". (extrait de l’introduction du livre de Didier Lefèvre : "Voyages en Afghanistan")
L’été photographique 2007 met l’accent sur son travail de photo-reporter concernant le "Paris-Roubaix" et surtout l’Afghanistan, pays dans lequel il reviendra souvent et qui représente l’axe majeur de son œuvre. De ses 16 années de voyages dans ce pays, Didier Lefèvre éditera en 2003 un livre de photographies "Voyages en Afghanistan : le pays des citrons doux et des oranges amères" pour lequel Emmanuel Guibert réalisera une préface dessinée.
La même année paraît le premier tome de la bande-dessinée "Le photographe" dont les entretiens entre Didier Lefèvre et Emmanuel Guibert sont la "matrice" des textes et la maquette conçue par Frédéric Lemercier.
En 2007, Angoulême décerne le prix Essentiels aux trois tomes de la Bande Dessinée "Le Photographe".
Didier Lefèvre aimait prendre le temps, rencontrer les gens et revenir sur les lieux de ses voyages au fil des ans. Il travaillait aux antipodes de la course pour l’argent et du sensationnel, ce qui confère à ses images et à ses textes une humanité notable et un regard en profondeur sur le monde qui nous entoure et les événements qui le font et le défont.
Légende
1)Haftassia, 1988
La plupart des Afghans, y compris les plus brutaux d’apparence, se comportent comme des mères vis-à-vis des enfants. Ils témoignent leur amour de manière très tactile, extrêmement tendre
2)Qantiwa, Nouristan, 1986
3) Kaboul, 1992.
Quelques jours auparavant, Massoud est entré victorieusement dans Kaboul, scellant ainsi la fin du pouvoir communiste en Afghanistan
Isabelle Cargol : Comment s’est imposé le choix d’exposer dans ce lieu ?
Florence Carbonne : L’architecture, l’histoire du lieu. Je pensais investir la vitrine et après, j’ai vu le puits de jour. L’obscurité dans la pièce du fond et l’escalier m’offraient de nouvelles perspectives.
Mon projet sur Lectoure s’inscrit dans la continuité de l’installation que j’ai réalisé au « Lieu commun ». Le travail d’équipe a été un enrichissement et un ancrage. Ce qui s’est passé chez Jeannine Biasiolo, c’est pareil, c’est un micro-climat. L’installation pour l’Eté photographique de Lectoure est une rencontre. Comme toute rencontre, elle suscite des questionnements, des changements induits par les échanges avec l’équipe, les visiteurs, les clients du salon de coiffure. J’ai cherché à créer un lien avec tout ce qui se passe dans le salon et Jeannine Biasiolo a accompagné ce mouvement.
Nous étions complémentaires. J’avais les gestes techniques du pêcheur, du brodeur et la participation de l’équipe du salon de coiffure à l’installation, avec la création de coupes de coiffure liées à mon projet, traduit cette dimension de l’échange que je recherchais en venant créer dans ce lieu.
I. C : Quelle est la source d’inspiration de cette installation ?
F. C : Ici, j’avais à travailler dans un salon d’esthétique, de bien-être. Un lieu dans lequel on fait des couleurs, des coupes, où l’on prend soin de soi, de son corps. Je n’avais jamais fait avant de travail sur le motif, décliné ici dans des coupes ethniques proposées aux clients. Dans ce sens, je n’étais jamais allée aussi loin avec mes « hôtes ».
I.C : Comment expliquez-vous cette extension de votre travail ?
F. C : Habituellement, je travaille avec la lumière. Je travaille sur l’architecture, l’espace pour le transformer. J’aime de plus en plus avoir le temps de travailler, prendre le temps d’investir un espace et de le transformer. Ceci est un luxe et c’est dans cette direction que j’articule mes travaux aujourd’hui.
I. C : Vous jouez beaucoup sur la perspective des plans ?
F. C : Cela dépend du lieu. C’est une question que je me pose toujours in situ car enfin, comment rendre compte d’un espace, celui que nous traversons tous les jours ? J’aime travailler dans des lieux atypiques.
Depuis la France, Camille Millerand travaille avec Gilles Coulon sur l’Afrique et plus particulièrement le Mali. De son côté, au Mali, Fatoumata Diabaté se découvre une vocation pour la photographie. Août 2005, C.M. part au Mali, premier voyage à Bamako, première rencontre avec F.D. L’année d’après, le projet commence à prendre corps et Famoumata vient en France. A l’origine du projet, la notion d’échange. Gilles Coulon suit le projet de près et la rencontre avec François Saint-Pierre est déterminante. La thématique de l’isolement, de la solitude est le dénominateur commun au travail de C.M. et de F.D. et cette exposition a le mérite de donner à voir les questionnements identitaires d’une jeunesse en quête de son avenir. Isolement et solitude pour ceux qui restent, pour ceux qui partent, attente commune d’un devenir en construction. Du noir et blanc à la couleur, autant de déclinaisons qui invitent à réfléchir sur la nature du lien social entre l’individuel et le collectif, quel que soit le lieu depuis lequel l’on se place.
Le site du Centre de photographie de Lectoure
Florence Carbonne
Exposition < 05/12/07 - 16/12/07 < Festival Accès(s), Pau
En savoir plus
Didier Lefèvre
Bande dessinée « le photographe », Ed. Dupuis, 3 tomes
Le site du collectif Image & co
« Voyages en Afghanistan : le pays des citrons doux et des oranges amères », Ed. Ouest-France, 2003
Exposition < "Voyages en Afghanistan : 1986-2002" < Festival de cinéma de Douarnenez < Salle des fêtes de Douarnenez
Renseignements : 02 98 92 09 21
Festival de cinéma de Douarnenez
Lucie B. et Pascal Rueff
Radio Tchernobyl "on air"
Yuki Onodera, Galerie RX (Paris)
L’été photographique de Lectoure : Du 21/07/2007 au 26/08/2007
Forfait pour l’ensemble des lieux : 7 €
Tarif réduit : 5 €
Forfait pour un lieu : 4 €
Tarif réduit : 3 €
Gratuit pour les moins de 18 ans
Horaires d’ouverture des expositions : Du lundi au samedi / 14h00 - 19h00 et le dimanche / 15h00 - 19h00
Renseignements : < Centre de photographie - 5, Rue Sainte-Claire - 32700 Lectoure
Tel : 05 62 68 83 72
Contact mail :
Fatoumata Diabaté et Camille Millerand < "Bamako-Paris"
Halle aux grains
Didier Lefèvre
Halle aux grains
Mirela Popa < "Tapis rouge"
Halle aux grains
Antonella Bussanich < "Cieli"
Centre de photographie
Yuki Onodera < "Au-delà de la pesanteur"
Centre de photographie
Anne Deguelle < "Olivier", installation vidéo
Ecole Jean-François Bladé
Jérôme Sother < "Crocodile Tears", photographies et vidéos
École Jean-François Bladé
Lucie B. et Pascal Rueff < "Radio-Tchernobyl"
La Cerisaie.
Éric Baudelaire < "Dreadful Details"
Maison de Saint-Louis
Barbara Crane et Kenneth Josephson < "Miroirs, fenêtres"
Maison de Saint-Louis
Aki Lumi < "Polyfocal"
Maison de Saint-Louis
Bernard Rousseau < "Il n’y a pas de limites à l’offensive"
Maison de Saint-Louis
Florence Carbonne < "sans titre", installation
Salon de coiffure Jeanine Biasiolo - Rue Nationale < Jusqu’au 26/08/2007 < Le mardi / 08h00 - 21h00, du mercredi au samedi / 08h00 - 19h00 et le dimanche / 15h00 - 19h00
Entrée gratuite
François Saint-Pierre et Jean-François Merville
Au départ de Montauban < km88
D928 Mauvezin, D654 Fleurance, N21 Lectoure
Au départ d’Albi < km182
A68 Gaillac, D999 Montauban, puis suivre l’itinéraire de Montauban
Au départ de Rodez < km255
N88 Baraqueville, D911 Villefranche de Rouergue, D926 Caussade/Montauban, puis suivre l’itinéraire de Montauban
Au départ de Cahors < km145
N20 Caussade/Montauban, puis suivre l’itinéraire de Montauban
Au départ de Toulouse < km106
N124 l’Isle-Jourdain, puis suivre l’itinéraire de Montauban
Au départ de Foix < km197
N20 Toulouse, puis suivre l’itinéraire de Toulouse
Au départ d’Auch < km36
N21 Fleurance/Lectoure
Au départ de Tarbes < km108
N21 Auch/Fleurance/Lectoure
Camping "le lac des trois vallées" < yelloh village - 32700 Lectoure
Renseignements : 05 62 68 82 33
Contact mail
En savoir plus
Restaurant "L’auberge de Gauran" < Route de Nérac (D36) - 32700 Lectoure
Bar-Brocante "Cigale é fourmi" < 31, Rue Nationale - 32700 Lectoure < La qualité de l’accueil dépend de l’humeur du patron !
Un film : « Still life, Jia Zhangke, 2006
Un livre : le dernier « Jalouse » de l’été !
Un disque : LCD Sound System en concert