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Flux 2, 3 août 2007

Exhurbia Island - TODTSi le Lot est prestigieux de par son patrimoine historique et géologique, il est aujourd’hui aussi remarquable de par la qualité de ses propositions artistiques. Au-delà des classiques circuits touristiques proposés en Vallée du Lot, la Maison des Arts Georges Pompidou offre une promenade exceptionnelle au cours de laquelle l’art et la culture communient avec les superbes panoramas du Quercy et la vie des villages.
L’occasion de décrocher du tumulte urbain le temps d’un week-end, a minima, de se laisser bercer par le beau, d’apprécier le lien manifeste entre la nature et la culture sur ce parcours d’Art contemporain en Vallée du Lot de Cajarc à Saint-Cirq-Lapopie.

Incontestablement, la présence du collectif new-yorkais TODT crée l’événement. Avec leurs dessins, sculptures, photographies et installations, ces trois américains génération 70’s composent une véritable fresque satyrique de la consommation de masse et ses dérives avec un goût prononcé pour l’univers kitsch et le grotesque.

Les travaux d’Ivana Adaime-Makac se distinguent par une approche quasi-scientifique réduisant les frontières entre le travail de création purement artistique et la logique des lois de la physique, questionnant sans cesse le rapport le monde animal et le monde humain sous un prisme socio-éthologique.

Veaceslav Druta aborde l’expression de la liberté sous toutes ses formes et la donne à voir, à toucher, à jouer avec au visiteur. De toutes les propositions de Veaceslav Druta sur ce parcours d’Art contemporain en Vallée du Lot, son travail vidéo est sans doute le plus prometteur.

Pour Monika Kulicka, le monde végétal est le lieu privilégié d’expérimentation et de mise en question du monde. Loin d’être éphémère, son ambitieux travail sur la notion de greffe fait aujourd’hui corps avec les platanes de la place de la mairie de la Tour de Faure et connaîtra des évolutions avec le temps qui passe.

Valère Costes crée des structures vaporeuses pour rejoindre le principe des mythes et leur côté fantomatique. Se réappropriant le phénomène naturel à l’origine de la création des gouffres du département, Valère Costes part de la source pour nous amener dans un monde souterrain peuplé de stalagmites surréalistes jouant avec les concepts d’apparition - disparition. A suivre sur le Printemps de Septembre 2007. Interviews croisées avec les artistes.

Isabelle CARGOL : Qu’est-ce qui a motivé votre participation à ce projet ?
Monica Kulicka : J’ai participé à de nombreuses résidences, dans différentes villes, différents pays. Je voulais faire cette expérience de greffe depuis longtemps. Je suis donc venue avec un projet précis parce que je pensais que dans le Lot, je trouverais les arbres que je voulais pour expérimenter. J’ai visité plusieurs communes où je cherchais des platanes et Tour de Faure a accepté mon projet.
Je trouve les résidences stimulantes, se déplacer, découvrir un nouveau lieu, d’autres conditions de travail, sans ses outils. Tout est nouveau, c’est stimulant et c’est aussi une période exclusivement consacrée au travail. Une résidence est d’abord une expérience, c’est un temps consacré à une expérimentation, un laboratoire ; une exposition est différente car elle est avant toute une production spécifique.
C’est la première fois que je fais cela, une "greffe" sur un terrain public, pour tous. Dès le début, j’ai travaillé avec la notion de reconstruction. Nous, humains, sommes très fiers de considérer que tous les secrets de la vie nous appartiennent, jusqu’à recréer la vie. Il nous semble qu’on connaît les conditions primaires à l’origine de la vie sur terre mais en même temps, on ne comprend pas le principe même de la vie. On en comprend la physiologie, mais le principe nous échappe. C’est autour de cette idée que s’articule mon travail : déconstruction/reconstruction. Je travaille avec la métaphore du bois mort reconstitué à la vie - on a une bonne intention, on a la technologie et ça ne marche pas. Cela ne peut pas marcher, les bonnes intentions ne suffisent pas, la technologie en soit non plus si je ne connais pas le principe, l’essence même la vie.
La vie pour tous les êtres vivants est sans distinction. Le sang, la chlorophylle répondent au même principe de la vie. La vie ne disparaît pas, elle se transforme en quelque chose d’autre, c’est un cycle perpétuel. C’est à partir de ce questionnement autour de la notion de vie, de mort que j’ai eu l’idée de "greffe". Le tronc d’un arbre est constitué de bois inerte, qu’est-ce qui est vivant ? La "greffe" prend donc la partie morte est vivante.

Veaceslav Druta : Le premier mot qui me vient, c’est obsession. Je peux en dire plusieurs avant d’en choisir un ?! Après, ce sont mes grands-parents, pour la musique.
Après, c’est voler, une sorte de rêve, de désir, de pouvoir se déplacer.
Etre moldave, je le vois un peu comme être prisonnier dans un pays coupé en deux qui est le tien. Malheureusement, c’est le cas. Le « mur de Berlin » s’est déplacé, en Moldavie aujourd’hui, on partage le territoire. Et pouvoir voler, ce serait super. Entrer et sortir sans être obligé de montrer ses papiers, d’avoir des visas.
Mes grands-parents, c’est plus personnel. Je me suis toujours beaucoup nourri de mes racines, du folklore. Il y a toujours une sorte de contradiction à garder quelque chose ou le laisser. Caricaturalisation et beauté des traditions. Peut-être que cela est stupide de penser qu’avant c’était mieux…

Valère Costes : J’avais la volonté de découvrir un territoire. En fait, lors de ma première résidence, j’avais le sentiment de ne pas être allé au bout de l’expérimentation, j’ai donc eu l’envie de faire une nouvelle résidence pour pouvoir l’aborder sous un angle nouveau, celui de la découverte d’un territoire.
En ce sens, les particularités géophysiques du département m’ont vraiment fasciné, intrigué, comme les sources pétrifiantes par exemple. Ce phénomène d’érosion a retenu toute mon attention. En plus, je tenais à m’imprégner du lieu, de son histoire. Dans le Lot, nombreux sont les phénomènes naturels expliqués par des histoires, des mythes, des contes locaux. Dans le discours commun, il est dit que ces particularités géophysiques sont nées des histoires, alors qu’en réalité, c’est l’inverse qui se produit. Cette sensation de retournement m’a intéressé.
L’aube et le crépuscule sont deux espaces dans lesquels les mythes se construisent, le manque de lumière semble rendre les choses possibles et les mythes s’installent. Avec la maquette, j’ai cherché à recréer des mouvements de lumière qui conduisent à l’aube ou au crépuscule. Je les ai créées comme des preuves de ce comportement de l’eau qui semble revenir vers le ciel à l’aube et au crépuscule. Avec les concrétions, je voulais plus recréer un phénomène naturel.

Informations pratiques

Entrée gratuite sur tous les sites
Renseignements : 05 65 40 78 19

Expositions choisies

TODT < Maison des Arts Georges Pompidou - Rte de Gréalou - 46160 Cajarc < jusqu’au 23/09/2007 < Tous les jours / 11h00 - 13h00 et 15h00 - 19h00

Muriel RODOLOSSE < Peinture, chez l’habitant < Rencontre sur rendez-vous :
A Cajarc chez Catherine et Stephane / Tel : 06 85 45 33 87 entre 15h00 et 18h00
A Saint-Cirq-Lapopie chez Marie / Tel : 06 03 05 34 07 aux heures de repas
A Tour de Faure chez Anne / Tel : 06 61 13 24 52 entre 11h00 et 12h00

Veaceslav DRUTA < Peintures et installation « Vols » < Orangerie du château - 46160 Lanargol < Jusqu’au 02/09/2007 < Tous les jours / 15h00 - 19h00

Ivana ADAIME-MAKAC < Installation « Mausolée pour un mulot noyé » < Salle paroissiale - 46160 Calvignac < Jusqu’au 02/09/2007 < Tous les jours / 15h00 - 19h00

Valère COSTES < Installations < Ancienne épicerie - 46330 Saint-Martin-Labouval < Jusqu’au 02/09/2007 < Tous les jours / 15h00 - 19h00

Monika KULICKA < « Les platanes » < Place de la mairie - 46330 Tour de Faure < à voir et à revoir au fil du temps

Cyril HERNANDEZ < Installation sonore « Le caldérophone » < Les jardins - Maisons Daura - 46330 Saint-Cirq-Lapopie < Jusqu’au 02/09/2007 < Tous les jours / 10h00 - 13h00 et 15h00 - 19h00

Veaceslav DRUTA < Vidéo « Déplacements » < Maisons Daura - 46330 Saint-Cirq-Lapopie < Jusqu’au 02/09/2007 < Tous les jours / 10h00 - 13h00 et 15h00 - 19h00

Ivana ADAIME-MAKAC < Projections nocturnes < Le village - 46330 Saint-Cirq-Lapopie < < Jusqu’au 02/09/2007 < Tous les jours / 22h00 - 24h00

Monika KULICKA < Installation « Aorte » < La Chapelle des Mariniers - 46330 Saint-Cirq-Lapopie < < Jusqu’au 02/09/2007 < Jusqu’au 02/09/2007 < Tous les jours / 10h00 - 13h00 et 15h00 - 19h00

Remerciements

Martine Michard

Liens

Maison des Arts Georges Pompidou

S’y rendre

Au départ de Toulouse < km143
E09 Paris, N20 Montauban/Caussade, Puylaroque, Vaylats, Escamps, Concots, Cajarc

Au départ de Montauban < km93
N20 Montauban/Cassaude, puis suivre l’itinéraire proposé au départ de Toulouse

Au départ de Tarbes < km294
A64/E80 Toulouse, puis suivre l’itinéraire proposé au départ de Toulouse

Au départ de Foix < km233
N20/E09 Toulouse, puis suivre l’itinéraire proposé au départ de Toulouse

Au départ d’Auch < km216
N124 Toulouse, puis suivre l’itinéraire proposé au départ de Toulouse

Au départ d’Albi < km97
D600 Cordes s/Ciel, D922 Villefranche de Rouergue, D24 Toulonjac, Cajarc

Au départ de Rodez < km78
D994 Rignac, D1 Anglars-St Félix, D24 Toulonjac, Cajarc

Au départ de Cahors < km48
D911 Limogne-en-Quercy, D19 Cajarc

Hébergement et restauration

Auberge du Pont < 16, Avenue Coluche - 46160 CAJARC < Tel : 05.65.40.67.84

Auberge du Sombral < 46330 Saint-Cirq-Lapopie < Tel : 05 65 31 26 08

Les salamandres < Lieu-dit : Pars - 46160 Calvignac < Tel : 05 65 50 19 22
e-mail
En savoir plus

Restaurant « La Terrasse Romantique » < 46160 CALVIGNAC < Tel : 05.65.30.24.37

Tags

Culture Patrimoine Art contemporain Quercy Cajarc Lot Maison des arts Georges Pompidou Ivana Adaime-Makac Veaceslav Druta Monika Kulicka Valère Costes

 








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