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Le travail de Gillian Diez s’articule autour de deux grands axes : l’expression de la féminité (nu artistique, portraits) et la musique (scènes, albums).
Photographe de l’émotion, à la manière de Boubat, de Salgado, G. Diez construit l’image sur la rencontre avec ses modèles.
Il utilise l’échange comme force créatrice dont l’image devient le reflet.
Jean-Loup SIEFF est le photographe dont il se sent le plus proche pour son approche d’un corps de la femme en tant que sujet et non pas comme objet.
Paysage et nu, nu dans les paysages, Gillian Diez est un falmeur, un photographe de l’instinct qui se laisse porter au grès de ses envies.
Isabelle CARGOL : Comment êtes-vous venu à la photographie ?
Gillian Diez : Mon père faisait beaucoup de foto amateur avec une qualité pro. Mes parents étaient séparés et je le voyais en vacances à Paris chez lui. Il a toujours incarné le côté évasion dans ma vie.
I. C : Votre père vous a initié à la photographie ?
G. D : Il a initié mon oeil à la photographie. La technique ne m’intéresse que pour ce qu’elle m’apporte, je ne suis pas un fou de technique. La photographie pour moi, c’est d’abord de regarder avant d’utiliser les potentialités de son appareil. Je me laisse porter par mon inspiration.J’aime le mystère dans une image. C’est bien de ne pas avoir toutes les clefs, de se poser des questions. J’ai une approche sensible, pour la musique c’est pareil.
I. C : La photographie aurait pu rester un loisir ?
G. D : Ça l’est toujours, c’est une vraie passion. J’ai monté mon labo et je progresse comme ça. A aucun moment je ne me demande : qu’est-ce que je fais avec la photographie ? Je le fais c’est tout. Ma satisfaction personnelle, c’est de me dire : je l’ai bien fait. C’est une sorte de chasse à l’image parfaite. A chaque fois, un ordre est donné et le jeu, c’est de m’adapter à l’environnement pour trouver le meilleur angle, la meilleure prise de vue.
I.C : Vous venez de passer professionnel, qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
G. D : Oui. J’ai envie de voir si je peux faire ce que j’aime et en vivre. Réussir à allier les deux.
I. C : C’est un passage important ?
G. D : Oui. Je veux garder la flamme, continuer à faire de bonnes photos.
I. C : Photographie ? Musique ? Quel lien établissez-vous entre les deux ?
G. D :Créer ce que j’ai envie de créer. La musique est une aventure collective. La photographie une aventure plus intime. Je crée un univers et je le propose aux autres. La majorité des photographes que je connais font de la musique. Ils ont souvent un rapport à l’image et au son. C’est assez lié. Lou Reed, Depardon, Bitesnich. Voir appelle un sens, faire de la musique aussi. C’est juste le moyen qui change. Lynch pour moi est un photographe, il fait de l’image. C’est cette idée que chacun peut y voir ce qu’il veut et c’est cela que je recherche.
I. C : Vous avez des projets ?
G. D : Oui, plusieurs.Je suis allé dans une vieille usine à Rodez, investie par un groupe de grapheurs. Je les ai rencontrés pour mes photos, je voulais utiliser leurs graphs en décor. Et à présent, on est en train de monter un projet mêlant peinture corporelle et graphs.
Je prépare une série de créatures de la forêt et de l’eau, je veux raconter une mythologie des nymphes contemporaines appuyée par des photographies.
Je travaille aussi sur une série appelée « portraits en pied » et une série de nus dans des lieux connus de France pour faire des cartes postales en antithèse des cartes postales de vacances. Le corsp magnifié.
Un livre : « Le manuel du savoir vivre à l’usage des rustres et des malpolis », en fait n’importe lequel des bouquins de Desproges !
Un film : « Mulholland drive », David Lynch, 2000
Un disque : Le dernier album de « in délirium » ! et « Black album », Metallica, 1991