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Alexandre Suné tisse des liens étroits entre le monde des objets et celui de l’art.
Jouant sans cesse avec la double identité de l’objet, l’imaginaire entre en communion avec le réel.
Son travail sur le décalage des réalités évoque la poétique de Gaston Bachelard et invite à partir à la recherche de la dimension symbolique de l’Être.
Avec ses installations, A. Suné prend l’espace avec le son et le mouvement créant une harmonie par l’assemblage d’objets divers et de matières différentes, sans chercher la mise en espace volumineuse.
Ses expériences oniriques mènent à la contemplation et la pertinence de son regard donne à lire une analyse percutante de la société actuelle.
Isabelle Cargol : Le « syndrome du poisson rouge » est-il le point de départ de votre réflexion artistique ?
Alexandre Suné : C’est un texte fondateur. D’abord l’expression des préoccupations de mon travail,
il est devenu un objet indépendant. J’avais la volonté d’une création rythmée par les mots et
les situations en décalages.
I.C : Ont suivi « Zen for a fish » et « Mer intérieure », l’eau est au centre de ces créations ?
A.S : Cela part du poisson, de l’oubli. Le poisson rouge a une maladie,
il est frappé d’amnésie en moyenne toute les sept secondes.
Pour moi l’idée de recommencement est essentielle. Dans la pièce « Zen for a fish »,
l’aquarium part du poisson et je tenais à rendre un hommage à Nam June Paik.
Le râteau trace des sillons dans le sable en tournant dans l’aquarium, à l’image d’un poisson.
Dans cette pièce, tu as droit à la reconstruction si tu as détruit. Mais que faut-il détruire ?
Quelles sont les choses fondamentales à détruire ?
I.C : C’est l’axe principal de votre travail ?
A.S : Ce qui est réellement fondateur, ce sont les objets, leur matérialité, le mouvement,
l’espace et le son. La façon dont les objets prennent possession de l’espace, les situations paradoxales,
déroutantes et poétiques...
C’est dans cet esprit que j’ai travaillé sur la thématique de l’hommage aux créateurs et aux intellectuels.
« Feuille volante », « Jusqu’au dernier souffle » et « Hommage à Otto Lilienthal » sont des témoignages rendus
à cet homme reconnu comme le premier vélivole et qui est mort à la suite d’une chute
après plus de 200 vols planés attestés. Je voulais rendre hommage à Nam June Paik parce qu’il a mis en question
les courants artistiques de son époque, c’est l’un des pionniers de l’Art vidéo.
Avec la « Chaise électrique », c’est au pionnier de l’électricité que je tenais à rendre hommage.
Si Benjamin Franklin participe à de la Constitution des Etats-Unis, il ne faut pas oublier qu’il est aussi
le père spirituel de la chaise électrique. J’aime mettre en lumière les paradoxes.
I.C : Votre travail est essentiellement composé d’installations vidéos et
de micro–installations électro-mécaniques ?
A.S : Je prends l’espace avec le son, avec le mouvement, je ne cherche pas la mise en espace volumineuse.
Je veux créer une harmonie par l’assemblage d’objets divers et de matières parfois très différentes.
J’aime faire la bascule entre le permis et l’interdit.
« La Machine à sons », le « son du blé » sont à l’origine des autres créations.
Le son du blé, c’est un son doux, agréable dont l’objectif est d’obtenir le silence dans une gare.
« Mer intérieure » et « Pierres qui... » sont d’abord un travail sur l’absurde de la réalité.
2006 : nightshot/visions nocturnes, Malves en Minervois Chamber music/Musique de chambre, Olin Gallery, Salem Virginia USA
2003 : Mer intérieure, Espace des arts, Colomiers
http://perso.orange.fr/alex.sune/Alexandre-Sune.swf
www.roanoke.edu/finearts/galleries/main.html
Un disque : Mechanical music, György Ligeti
Un livre : Le supplice des week-end, Robert Benchley
Un film : Le sens de la vie, the Monty Python
Mon epouse ne veut pas ecrire un commentaire sur un blog. Du coup elle voulais faire remarquer par cet avis personnel qu’elle est ravie de la prestence de ce blog internet.