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Terra Via, artisans culinaires, 10 juillet 2007

La démarche de l’association Terra Via est novatrice, enrichissante et à déguster sans modération.
Les amateurs de bonne chair sauront se laisser séduire les yeux fermés par leur concept.
Avec Terra Via, le plaisir de se nourrir retrouve ses lettres de noblesse parce que tous nos sens se trouvent en alerte lorsqu’on déguste les délices qu’ils nous offrent.
Réconcilier la nature et la culture est un pari osé qu’ils relèvent avec brio dans une ère faisant l’apologie de la consommation de masse plutôt que du plaisir de manger.
Il aura fallu attendre le XXIe siècle pour qu’une initiative aussi enrichissante voit le jour et nous rende le goût de vivre autour d’un temps de partage et de convivialité.
Pour que nos papilles n’aient de cesse d’être émoustillées !

Isabelle Cargol : Quelle est l’origine de l’association ?
Marc Terret : Frédéric est à l’origine de l’association. Elle a été créée après des interventions réalisées l’été 2004 auprès de la CCAS d’EDF qui souhaitait sensibiliser les familles au commerce équitable lors de leurs séjours en centre de vacances. C’est dans ce cadre que le CE a contacté Frédéric. Ils avaient ce projet pour deux régions : Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Au total, nous devions organiser 6000 repas sur moins de un mois avec en plus des animations : dégustations, débats, jeux, stands de présentation…
De la logistique en passant par la mise en œuvre, les livraisons et toute l’organisation, nous devions tout prendre en charge.
Le projet s’est alors mis en place avec la direction régionale du CCAS autour du commerce équitable et de la consommation bio régionale.
Devant le succès de cette expérience, nous avons décidé de créer Terra Via. C’était un gros défi car au moment de cette opération, nous étions soutenus par des structures porteuses, nous n’avions de forme juridique propre.
Frédéric Gay : Deux éléments ont été déterminants dans le démarrage. D’abord une forte demande sur le marché autour de laquelle on a construit une offre. Ensuite la prise en compte du fait que l’offre qui nous était faite était difficile compte tenu des délais. Il nous a fallu puiser dans nos ressources. Cette commande du CCAS est un acte fondateur.

I.C : Comment vous êtes-vous rassemblé autour de ce projet ?
F.G :On était deux à réfléchir autour d’un projet de consommation responsable. Parce que j’étais ancien président d’Artisans du Monde, j’ai été contacté. Je connaissais l’animation et moins la distribution. J’ai donc contacté Gérard, gérant de magasin bio Naturellement et Marc qui était le comptable de Gérard. C’est ainsi que l’on s’est rencontré.
M.T :Oui, je participais à la gestion du magasin de Gérard. On se connaissait depuis longtemps et il a pensé à moi pour participer à ce projet. C’est comme ça que j’ai rencontré Stephane et Frédéric. A l’époque, je me positionnais pour faire des massages à « Toulouse Plage », ce qui nous éloigne encore plus de la comptabilité ( rires !). Cet été-là, j’ai choisi de participer à l’aventure de Frédéric.

I.C : Après trois ans d’existence, avez-vous réalisé un bilan ?
M.T : En fait, après avoir fondé l’association, on a choisi de s’inscrire dans le paysage de l’économie solidaire. On s’est installé progressivement. En 2005, on était totalement bénévoles. C’était un peu comme si ce moment fort nous avait donné envie de travailler ensemble et de créer cette association ensemble. On décide toujours tout à quatre, sans tiraillements. Être à l’écoute des idées de chacun, suivre l’impulsion de chacun pour développer un projet commun. C’est ce qui caractérise le fonctionnement de Terra Via pour moi.
F.G : C’est un espace d’initiatives relativement ouvert. Cette logique a l’avantage de la dynamique et non pas de la canalisation. On est né sur une demande et après un temps de recherche, nous avons choisi de nous ancrer sur l’économie solidaire et l’éducation. L’objet de Terra Via est d’éduquer à la consommation comme levier pour développer une économie plus respectueuse de l’environnement et des hommes. Marc est le premier salarié de l’association. C’est ce salariat qui nous a permis de canaliser l’activité, de la structurer et de monter un dossier FSE 10b. Cela nous a obligé à définir notre activité dans une logique d’entreprise. On était parti avec des animations dans les lycées, avec très peu de moyens et aujourd’hui, on réalise des prestations.
M.T : On avait expérimenté des prestations avec les apéritifs et on a voulu développer cet axe. Nous souhaitions pouvoir continuer de véhiculer le message de l’association et proposer un niveau de prestations satisfaisantes pour les collectivités locales.

I.C : Voulez-vous bien développer la question du message de l’association ?
F.G : Tout d’abord, nous considérons que la consommation est un levier à portée de tous pour se changer et changer le monde. Et le deuxième message, c’est que le pire n’est pas certain.
M.T : Oui, sinon ce serait totalement démoralisant !
F.G : C’est le message de l’espoir. Je crois que l’humanité peut trouver un équilibre avec la nature. Elle l’a déjà prouvé par le passé, le prouve dans le présent et il ne tient qu’à chacun d’entre nous de faire en sorte qu’elle en soit capable pour l’avenir. Moi, l’espoir, je le place dans le quotidien. Chaque jour, on peut faire quelque chose de constructif pour soi et pour les autres.
M.T : Dans le message qu’on a envie de faire passer, il y a plusieurs niveaux. Frédéric parle du lien avec la nature, l’environnement et moi, j’y trouve aussi un lien avec notre économie. Je trouve intéressant de montrer qu’il existe des alternatives à la consommation telle qu’elle existe aujourd’hui. Au service de quoi mettons-nous notre argent ?
L’acte d’achat est un moteur important de notre économie et la question est de savoir pour quoi allons-nous dépenser notre argent ?
Dans l’agriculture locale qui respecte l’environnement. Quelque part, le levier principal est : que va faire l’individu de son argent ? L’acte principal d’acheter de la nourriture peut alimenter un circuit économique à travers cet acte d’achat. On choisit individuellement toujours le secteur que l’on veut soutenir. Le capitalisme pur et dur des grandes surfaces n’assure pas le lien entre les hommes et l’environnement. On est toujours responsable du réseau que l’on veut alimenter.

I.C : Comment s’articulent aujourd’hui vos activités ?
M.T : Les dates et les objectifs nous ont conduits à développer les apéritifs dans lesquelles une présentation de l’association et ce que qu’elle veut développer sont partie intégrante. Nous travaillons toujours de manière individuelle, nous nous adoptons à la demande de la personne. C’est une logique de respect. Nous ne tendons pas à devenir des traiteurs bio, notre objectif n’est pas de créer des filières de distribution des produits avec les producteurs qui travaillent avec nous. Mais de sensibiliser chaque personne à une cause plus importante. C’est entre autre pour cette raison que nous voulons rester une association.
F.G : Le statut associatif se justifie aussi par la dimension éducative.
M.T : Nous sommes plus positionné sur l’idée d’une consommation citoyenne comme levier de changement social. Nous réalisons des animations auprès des jeunes publics mais aussi des conférences et des accompagnements de projets autour de la consommation responsable, comme par exemple, la mise en place d’une éco-kermesse. Notre objectif est de donner au plus grand nombre des idées et des moyens pour vivre en respectant sa santé et celle de la terre pour reprendre le slogan de Nature et Progrès.

Contact

Frédéric gay : 05 63 40 16 05 ou 06 77 81 08 45
contact@terravia.org

Liens

Site officiel

  Frédéric Gay et Marc Terret  a choisi

Un livre :  »Le gardien du feu », Pierre Rabhi, 1986
Un disque : « Diam », Ablaye Cissoko, Label Ma Case, 2002 (en vente à Terra Nova)
Un film :
M.Terret a choisi « Le bien commun », Carole Poliquin, 2002
F.Gay a choisi « L’homme qui plantait des arbres », Frédéric Back, d’après l’œuvre de Jean Giono

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